Une odeur de crasse et de rouille, la mienne et celle des alentours
Mon corps dans un sale état, gisant au milieu de la décharge
Aucun souvenirs, qu'est-ce que je fais là ?
Depuis combien de temps je dors ici, laissée pour morte dans ce décor crade ?
Être de métal, suis-je une coquille vide ?
Qui m'a créé, dans quel but ? Et tout d'abord quel est mon nom ?
Ces questions en boucle prennent toute mon attention
Mais pour l'instant je dois me réparer, les réponses attendront
Quelques flash me reviennent, désordonnés
Des images brèves, insensées, comme des archives endommagées
Et la vie elle-même ressemble à un concept vague,
Est-elle belle ou simplement le jouet d'un destin implacable ?
Cela fait maintenant des mois que je traîne ma carcasse
Dans la ville voisine mais rien ne fait écho à l'ancien moi
Je dois trouver ma voie, au delà de la mémoire
Faire avec la rouille, je reste une enfant de la décharge
Je me sens comme un cyborg en laisse
Une énigme, un vestige, en bref, la parodie d'un être
Pourtant mon cœur bat, son b.p.m est bien réel
Ce cœur dans ma poitrine qui est une pièce artificielle
Au fil du temps qui passe, j'apprends à aimer, j'apprends les regrets
J'apprends la haine ; la sensation de culpabilité
Je suis une machinerie complexe dotée sa liberté,
Comme les êtres de chair et cela suffit à me définir humaine
D'ailleurs, plus je noue des liens au quotidien
Plus je me dis que leur esprit, leurs prénoms sont aussi des emprunts
Qui se cache derrière mes yeux, le saurais-je enfin ?
Avais-je une vie ou n'étais-je qu'un outil au service de quelqu'un ?
Avais-je une famille et des amis ?
Ais-je commis un crime légitimant le recyclage ? je dois le découvrir
Mais j'ai peur de souffrir face à mon origine
Il est plus facile de se dire que le seul fait d'exister suffit
Aujourd'hui depuis le levé, perdue dans mes pensées,
Je regarde passer le ciel et les nuages se transformer...
Et cette idée... laisser de côté la mémoire
Avancer avec mes choix, aller jusqu'à ma prochaine mort
Je me sens comme une humaine en laisse
Une esquisse, un corps en devenir, bref la pale copie d'un être
Pourtant mon cœur bat, son b.p.m est bien réel
Je dois tracer ma voie, quitte à risquer ma propre perte
credits
from Nom De Code : Alice,
released April 26, 2016
Lyrics : Olinsha
Instrumentale : Ed Bazz (La Vermine)
Enregistrement/Mixage/Mastering : Pani Problem Production
The excellent Baltimore rapper Jay Royale punches his way through icy, noir-ish production with take-no-prisoners bars. Bandcamp New & Notable Apr 15, 2024